Voici quelques exemples d'éléments à traiter :
Activité, marges et rentabilité
- Évolution du chiffre d’affaires et des marges (par produit, magasin, site, zone, pays).
- Rentabilité par segment ; causes d’écarts (prix, mix, productivité, ruptures).
- Signaux d’alerte : érosion des marges, dépendances clients/fournisseurs, flux intragroupe pénalisant la marge en France, trésorerie sous pression.
Conséquences possibles : un manque de rentabilité peut entrainer une réorganisation voire un PSE.
Groupe, périmètre et flux intragroupe
- Performance de l’entité dépendante des décisions et flux intragroupe.
- Analyse des transferts et refacturations : effet sur la marge locale et la création de valeur.
- Étendre l’analyse au périmètre consolidé (comptes, conventions, prix de transfert) pour juger la situation réelle du groupe qui est plus que fondamentale car elle va impacter votre entreprise.
À surveiller : détecter en amont, au niveau du groupe, les choix de gestion appelés à s’appliquer à la filiale.
Emploi et organisation du travail
- Impact des choix de gestion sur les effectifs.
- Suivi des recrutements, de l’intérim et de la sous-traitance et de leurs effets sur l’organisation.
Conséquences possibles : réorganisations, PSE ou tensions opérationnelles.
Trésorerie, dette et politique financière
La solidité financière conditionne l’emploi, l’investissement et la capacité à traverser les cycles. Dans de nombreuses entreprises, dividendes et rachats d’actions prennent une place (trop) importante.
- Apprécier la génération de trésorerie (exploitation, capacité d’autofinancement), la structure d’endettement (niveau, coût, maturités), la solvabilité et la liquidité.
- Évaluer la soutenabilité des distributions (dividendes/rachats) : restent-elles compatibles avec l’investissement productif, la modernisation et un partage équilibré de la valeur au sein de l’entreprise/groupe ? Par exemple TotelEnergies annonce en septembre 2025 : "moins d'investissements pour préserver les dividendes.
Point de vigilance : mettre en perspective, sur plusieurs exercices, montants versés aux actionnaires vs. montants consacrés aux salariés (rémunérations, participation/intéressement, emploi).
Transformations et technologies (dont IA)
Les transformations vont profondement modifier les coûts, les marges, les métiers, l'organisation et au final le nombre de salariés.
- Analyser l’impact économique et opérationnel des changements (juridiques, organisationnels, technologiques) : productivité, qualité, délais, besoins en compétences.
- Pour l’IA : challenger le ROI, la trajectoire d’emplois et le plan de montée en compétences.
Point de vigilance : consultez le rapport annuel du groupe, où le déploiement de l'IA est souvent expliqué et détaillé. En France, l’IA doit faire l’objet d’une information-consultation du CSE, trop souvent réalisée tardivement.
Rémunération collective et partage de la valeur
Le CSE vérifie l’exactitude des dispositifs voire demande des modifications.
- Contrôle de l’exactitude/équité de la participation et de l’intéressement par le CSE qui peut demander des ajustements.
- Vérifier les formules, bases de calcul et périmètres ainsi que leur alignement avec la création de valeur, l’investissement et la politique salariale
- Lorsque les critères / objectifs sont trop ambitieux ou que la répartition manque de cohérence, proposez des modifications (plafonds/planchers, part fixe pour tous complétée d’une part variable, critères plus lisibles).
Point de vigilance : refaites les calculs et gardez en tête qu’une répartition strictement proportionnelle aux salaires favorise mécaniquement les hauts salaires ; envisagez des mécanismes d’équilibrage (plafonds, part uniforme, prise en compte du temps de présence).
Au final
Mettez en place une veille continue (indicateurs réguliers, demandes de compléments) pour objectiver, anticiper les risques et préparer un avis du CSE fondé.
Si le sujet devient trop complexe, faites voter l’assistance d’un expert-comptable choisi par le CSE.