L’article L1233-61 du Code du travail impose la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi dans les entreprises de plus de cinquante salariés, lorsque le projet de licenciements concerne dix salariés ou plus dans une même période de trente jours (voir la page sur ce point cliquez ici).
L’objet d’un PSE est, avant tout, d’éviter les licenciements ou d’en limiter le nombre et de faciliter le reclassement des salariés dont le licenciement ne pourrait être évité (voir cette page).
Dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), l'entreprise va remettre aux élus deux éléments :
- le livre 2 qui va expliquer le motif économique
- le livre 1 qui va expliquer les conditions de départs et les mesures envisagées.
Sur les précautions à prendre par le CSE en cas d'annonce d'un PSE, cliquez ici.
La première contestation porte sur la vraisemblance du motif économique. Il s’agit donc d’investiguer la justification économique des licenciements envisagés dans le projet de réorganisation (Livre 2) et le plan de sauvegarde de l’emploi (Livre 1) compte tenu des particularités de votre société, de son secteur d’activité, du contexte au sein duquel elle évolue et de son rattachement éventuel à un groupe.
Les licenciements économiques sont-ils objectivement justifiés ? Les difficultés économiques sont-elles significatives, réelles et vérifiables ? Reposent-ils sur une cause réelle et sérieuse ? La compétitivité de l’entreprise est-elle menacée ? Comment se portent les entreprises concurrentes ?
Les difficultés de l’entreprise ne proviennent-elles pas d’une politique de groupe ? Le PSE et la réorganisation ne sont-ils pas la traduction d’un choix effectué globalement par le groupe en France ou à l’étranger ? Est-on face à des licenciements boursiers, dont l’un des objectifs est d’augmenter la rentabilité sans qu’il n’y ait de réelles difficultés ?
Attention, quand on sait que certains groupes font en sorte, pour des raisons fiscales, de n’avoir que peu de résultat en France. Certains tentent « d’appauvrir » artificiellement une filiale, par un jeu de prix de cession interne (cliquez ici pour comprendre) ou par des mouvements de clientèle, et de la mettre en position difficile. La loi travail ou la loi El Khomri a modifié le cadre d'appréciation du motif économique désormais limité à la France.
La première étape est de mandater un expert comptable afin d’investiguer et de comprendre l’origine et la validité des difficultés invoquées. Nous avons souvent croisé des plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) avec des motifs économiques difficiles à défendre pour ne pas dire inexistants. Ce sujet va crisper les négociations mais doit être mis en avant et argumenté, la jurisprudence sur la fausse sauvegarde de compétitivité est importante.
Il ne faut pas oublier que vos dirigeants connaissent la santé de l’entreprise et savent dès le début que le motif économique sera remis en cause, mais ils ne peuvent que défendre leur projet de réorganisation ou de restructuration (Livre 2). Votre direction s’est d’ailleurs préparée depuis plusieurs mois en prenant conseil auprès d’avocat(s). Vous devez avoir à l’esprit ce point et réagir en conséquence.
Vous aussi, vous devez vous préparer à la négociation qui arrive et qui va durer entre 2 et 4 mois selon le nombre de salariés concernés par le projet de licenciement.
Pour plus d'information sur la consultation du comité social et économique cliquez sur le lien.
Le questionnement, le cas échéant la contestation, du motif économique par le comité d’entreprise présente plusieurs enjeux : se donner les moyens d’améliorer les mesures du plan de sauvegarde de l’emploi, se doter d’une solide argumentation pour diminuer le nombre de licenciements et donner des arguments aux salariés qui, individuellement, envisageraient une action contentieuse si au final le licenciement est prononcé.