La participation est le seul dispositif d’épargne salariale obligatoire dans les entreprises d’au moins 50 salariés. Par définition, elle permet aux salariés le droit de bénéficier d’une part des résultats (fiscaux) de l’entreprise, via une prime calculée selon une formule légale ou, parfois, selon un accord dérogatoire obligatoirement plus favorable. La principale question qui se pose pour les élus de CSE : comment vérifier la participation ?
La somme globale à redistribuer s’appelle la « réserve spéciale de participation ». Elle est calculée chaque année à partir du bénéfice fiscal net de l’entreprise, selon des modalités compliquées prévues par le Code du travail.
Du fait de sa complexité, le calcul est très encadré par le Code du travail.
Pourtant, il arrive que les employeurs ne transmettent pas toutes les informations nécessaires pour permettre aux salariés de vérifier le calcul et la répartition de la participation. Ce guide complet, rédigé par un juriste expert et un expert-comptable, détaille vos droits, les obligations de l’employeur, les recours possibles, et le rôle de l’expert-comptable dans la vérification de la participation.
Nous vous expliquons dans cette page, toutes les options et les démarches à suivre afin d'avoir les éléments de calcul voire de contester le résultat.
1- Qu'est-ce que la participation des salariés ?
2- quelles sont les obligations de l'employeur en matière d'information du CSE ?
3. Que faire si l’employeur ne transmet pas les informations obligatoires ? et comment vérifier la participation ?
4. contester le résultat de la formule : le CSE doit nommer un expert-comptable pour vérifier la participation ?
5. Les étapes pour vérifier la participation si l’employeur ne joue pas le jeu
6. Les sanctions en cas de manquement de l’employeur
Depuis la fin des années 60, la participation est un dispositif obligatoire dans les entreprises d’au moins 50 salariés. Il convient donc de vérifier si vous êtes plus de 50 salariés pourquoi vous n'avez pas de participation. L'intérêt est de garantir aux salariés le droit de bénéficier d’une part des résultats de l’entreprise qu'ils ont contribuer à créer via une prime calculée selon une formule (compliquée) ou, parfois, selon un accord plus favorable avec une formule dérogatoire.
Comme le calcul est assez complexe, la question : pour un élu, comment vérifier la participation se pose ? Le Code du travail a prévu comment répondre à cette question.
Pour plus d'informations, voir la page dédiée au calcul de la participation des salariés et le CSE.
Le Code du travail indique que le CSE doit être consulté dans les 6 mois de la clôture fiscale. L'employeur doit présenter un rapport expliquant les différentes composantes de la formule de calcul.
La formule étant complexe, le but de cette consultation est de permettre aux CSE de vérifier le calcul de la participation.
Votre employeur doit expliquer de façon non équivoque les éléments de calcul.
C'est une des consultation les plus techniques car elle fait appel à des connaissances comptables et financière très pointues.
Comme nous venons de le dire, l'employeur doit présenter un rapport expliquant les différentes composantes de la formule de calcul. Le but est de permettre aux CSE de vérifier le calcul de la participation dans les 6 mois de la clôture fiscale
L’employeur est tenu de fournir obligatoirement aux élus et aux salariés un certain nombre d’informations essentielles pour vérifier le calcul de la participation. Ces obligations sont strictement encadrées par la loi :
Ces documents doivent être mis à disposition des représentants du personnel... pourtant, nous rencontrons encore des entreprises qui refusent de faire cette démarche.
La participation est encadrée principalement par les articles L.3321-1 à L.3326-2 du Code du travail.
Voici les points essentiels :
Sans les données chiffrées (bénéfice, capitaux propres, salaires, etc.), il est impossible de recalculer précisément la participation car le formule est complexe et fait appel à des notions qui ne sont pas forcément publiques.
Si vous constatez que l’employeur ne vous communique pas les éléments nécessaires à la vérification du calcul de la participation, ce qui va l'encontre du Code du travail, plusieurs solutions s’offrent à vous :
L’employeur est tenu par la loi de vous fournir, chaque année, une fiche distincte du bulletin de paie précisant le montant de la participation, les modalités d’affectation et les règles de calcul appliquées.
Cette fiche doit vous permettre de comprendre comment votre part a été déterminée. L’accord de participation, qui fixe la formule de calcul et les modalités de répartition, doit également être accessible à tous les salariés.
Le Code du travail (articles L.3321-1 et suivants) impose à l’employeur de fournir toutes les informations nécessaires à la vérification de la participation. Le non-respect de cette obligation peut être sanctionné.
En prenant contact avec vos élus, vous pourrez avoir la réponse à vos questions car le Comité Social et Économique (CSE) ou les délégués syndicaux ont un droit d’accès à l’ensemble des documents relatifs à la participation. S'ils ont été consultés sur le sujet, vous serez rassurés.
Chaque salarié peut adresser une demande écrite à l’employeur pour obtenir les informations nécessaires. En l’absence de réponse ou en cas de refus injustifié, cela constitue un manquement aux obligations légales de l’employeur.
Le Comité Social et Économique (CSE) ou les délégués syndicaux ont un droit d’accès à l’ensemble des documents relatifs à la participation.
Dans une premier temps, il convient de le mettre à l'ordre du jour d'une réunion de CSE et demander à l’employeur la communication des pièces (manquantes). Pensez à l'écrire dans le PV de la réunion s'il y a un refus. Il faut savoir que ne pas consulter le CSE met vore direction en diffcultés. Le CSE peut aller jusqu'à engager une procédure.
L’Inspection du travail peut être sollicitée pour rappeler à l’employeur ses obligations en matière d’information et de transparence sur la participation.
Depuis très longtemps, c'est une possibilité qu'offre le Code du travail. Elle peut se faire selon 2 possibilités :
Si votre direction ne vous donne rien, la menace d'un expert-comptable et du coût qui va avec permet de débloquer une situation qui n'a pas lieu d'être.
Si vous mandatez un expert-comptable pour le CSE, les honoraires sont à la charge de l'employeur
Pour le CSE c'est à l'employeur de payer et pour l'employeur le CSE... il existait un doute avec la recodification du Code du Travail.
Si vous mandatez un expert-comptable pour le CSE, les honoraires sont à la charge de l'employeur. Ce point posait problème mais depuis 2023, la Cour de Cassation a tranché c'est 100% à la charge de l'employeur (comme avant la malheureuse recodification du Code du Travail).
L'explication est simple :
Au final, l'intervention de l'expert-comptable que pour le calcul de la participation est donc bien à 100% à la charge de l'employeur.
Oui, la loi prévoit la possibilité de recourir à un expert-comptable pour vérifier le calcul de la participation, notamment dans les entreprises dotées d’un CSE.
Attention, selon l'article L 3326-1 du Code du Travail, avant de contester en justice, vérifiez si le résultat fiscal et le montant des capitaux propres de l’entreprise sont établis par une attestation de l’inspecteur des impôts ou du commissaire aux comptes, alors il n’est pas possible pour le CSE de les contester.
Le CSE peut décider de faire appel à un expert-comptable pour examiner les documents relatifs uniquement à la participation. Cette expertise permet de garantir la conformité du calcul et la juste répartition des sommes entre les salariés. Les conclusions peuvent être produites en réunion de CSE et même en justice.
L’expertise est prise en charge par l’employeur (voir au dessus).
Voici une démarche structurée à suivre :
L’absence de mise en place de la participation ou le refus de transmettre les informations obligatoires expose l’employeur à des sanctions :
La liste est longue, il vaut mieux, pour les employeurs, jouer le "jeu".
La participation des salariés est un droit protégé par la loi. L’employeur doit jouer la transparence et fournir tous les éléments nécessaires à la vérification du calcul. En cas de difficulté, les salariés disposent de plusieurs recours, dont la nomination d’un expert-comptable par le CSE, pris en charge par l’entreprise.
Si vous êtes confronté à un refus de communication des informations, n’hésitez pas à vous appuyer sur vos représentants du personnel, à solliciter l’Inspection du travail, et à saisir la justice si besoin. La vigilance collective et la connaissance de vos droits sont les meilleurs garants d’une participation équitable et conforme à la loi.
Vous pouvez nous contacter au 01 30 09 89 09 ou par le formulaire en bas de page :