La participation des salariés aux résultats de l'entreprise est très utilisée en France car elle est obligatoire pour les sociétés ayant plus de 50 salariés. Le Code du Travail indique une formule fort complexe mais les négociateurs peuvent décider d’utiliser une formule dérogatoire (différente) mais obligatoirement plus avantageuse.
Selon la Direction de l’animation de la recherche, des études et de la statistique (Dares) en 2021 la participation est en baisse mais rapporte en moyenne 1.409 € par salarié.
SOMMAIRE
Contrairement à l’intéressement des salariés aux résultats (pour plus d'information cliquez ici), la mise en place d’un accord de participation aux bénéfices est obligatoire lorsqu'une entreprise dépasse les 50 salariés. Si une entreprise remplissant la condition d’effectif, ne le met pas en place, un régime d’autorité s’applique contraignant l’employeur.
Il est possible de conclure un accord de participation des salariés aux résultats si l'effectif est inférieur à 50 salariés (c'est très rare que les entreprises le proposent).
La participation aux résultats a un caractère collectif, c'est-à-dire que tous les salariés titulaires d’un contrat de travail doivent en bénéficier et les salariés qui ne font plus partis de l’effectif ont droit à une quote-part. L’accord doit obligatoirement être déposé à la DRIEETS (ex Direccte, DDTEFP, l'Inspection du Travail) afin de permettre l’exonération de charges sociales.
Il peut avoir une date de fin ou ne rien préciser ce qui est plus simple (tacite reconduction).
Deux possibilités s’offre aux parties :
1- Soit l’entreprise met en place la formule légale. Il s’agit d’une formule dictée par le code du travail
2- Soit elle utilise une formule dérogatoire, qu’elle choisi librement.
Si le principe de la participation est louable, il est assez protecteur pour l’entreprise car il porte sur des indicateurs de fin de compte de résultat.
RSP = 1/2 (B-5%C) x S/VA
A noter : RF est le bénéfice fiscal est non le résultat comptable qui figure à la fin du compte de résultat. Pour le trouver il faut demander à votre entreprise l'intégralité de la liasse fiscale. D'autres possibilités existent mais la liasse fiscale donne toutes les informations sans aucun calcul. Le résultat comptable figure dans le compte de résultat alors que le résultat fiscal figure dans une feuille séparée de la liasse fiscale.
Ce calcul de la participation des salariés aux résultats de l'entreprise est assez complexe et pour le vérifier, il est nécessaire de demander à votre RH le détail, voire de vous faire aider par un expert-comptable (contactez nous).
Pour obtenir un versement de participation aux résultats, il faut que :
1- le résultat fiscal après impôt soit positif,
2- le résultat fiscal après impôt soit supérieur à 5% des capitaux propres, s'il est trop faible, vous n'aurez rien.
3- votre société n’ait plus de reports déficitaires. Si votre société a accumulé beaucoup de déficits durant les exercices précédents, ils viennent en diminution du résultat fiscal. Souvent, ce dernier point n’est pas connu par les élus de CSE qui ne comprennent pas pourquoi avec un bénéfice fiscal positif, ils n’ont rien. Un plafonnement des reports déficitaires existe depuis quelques années.
Si une de ces trois conditions n’est pas valable, la formule ne donnera rien, vous n'aurez pas le déclenchement et le calcul d'une réserve de participation des salariés aux bénéfices.
Enfin, une société ayant des capitaux propres négatifs risque de ne pas verser de la participation aux salariés car, même si elle réalise un bénéfice fiscal positif, il est fort à parier qu’elle aura des reports déficitaires. N’hésitez pas à interroger vos dirigeants sur ce sujet.
Il est possible de négocier une formule différente qui doit toujours donner des sommes supérieures à la formule classique.
Il est possible de prendre une formule autre que la formule ci-dessus. Toutefois, cette formule de participation des salariés aux résultats doit être plus favorable que la formule légale.
En pratique, les sociétés prennent la formule légale et modifient un des paramètres pour le rendre chaque fois plus avantageux.
Par exemple :
1- « -5% des CP » peut devenir « -3% des CP », voire pour les plus généreux, ce paramètre peut disparaître
2- Le coefficient 0.5 peut être diminué ou supprimé
3- le rapport salaires/valeur ajoutée peut être lui aussi modifié ou devenir un coefficient fixe
4- Enfin, le bénéfice fiscal après impôt peut devenir le bénéfice fiscal avant impôt ou le résultat d’exploitation.
Assouplir un des paramètres, à comme principal avantage, d’être, dans la grande majeure partie des cas, plus avantageux que la formule légale de participation des salariés aux résultats de l'entreprise.
Rien n’empêche de prendre un autre indicateur. Si pour un exercice la formule dérogatoire donne un résultat inférieur à celui de la formule légale, le montant distribué sera celui de la formule légale.
A l’opposé, le montant maximal ne peut excéder un de ces 4 plafonds à choisir et à inclure dans l’accord :
- 50% du bénéfice net comptable
- Le bénéfice net comptable moins 5% des capitaux propres
- Le bénéfice net fiscal moins 5% des capitaux propres
- 50% du bénéfice net fiscal.
Une fois la formule de la réserve spéciale de participation des salariés aux résultats déterminée, il convient de fixer les critères de répartition entre les salariés.
Le code du travail donne des possibilités sachant qu’aucune autre n’est possible. Elle peut être :
1- uniforme (divisée par le nombre de salariés : tout le monde reçoit la même somme)
2- proportionnelle à la durée de présence dans l'entreprise au cours de l'exercice
3- ou proportionnelle aux salaires. La définition du salaire peut également intégrer un plancher et/ou un plafond destiné à atténuer la hiérarchie des rémunérations.
Comme pour l’intéressement des salariés aux résultats, la participation des salariés aux bénéfices peut comprendre 2 ou 3 de ces critères de répartitions.
La participation des salariés aux résultats de l'entreprise ne peut pas être négative : soit elle donne une somme à distribuer soit elle est égale à zéro.
L’Article D 3323-13 : L’employeur présente, dans les six mois qui suivent la clôture de chaque exercice, un rapport au comité social et économique (CSE) ou à la commission spécialisée éventuellement créée par ce comité.
Ce rapport comporte notamment :
1° Les éléments servant de base au calcul du montant de la réserve spéciale de participation aux bénéfices pour l’exercice écoulé ;
2° Des indications précises sur la gestion et l’utilisation des sommes affectées à cette réserve.
Au vu du caractère de plus en plus compliqué de ce calcul, n’hésitez à demander à votre expert-comptable du CSE lors de la consultation sur votre situation économique et financière (consultation Rebsamen) qu'il étudie le rapport sur la participation.
Tous les CSE ont la possibilité de se faire assister par un expert-comptable afin de comprendre et analyser le résultat de la participation aux bénéfices. Cette mission est une mission légale, c’est à dire qu’elle est encadrée par le Code du travail et la jurisprudence et payées par votre entreprise.
L’analyse de la participation aux résultats peut être faite toute seule ou dans le cadre de la consultation annuelle sur la situation économique et financière de votre entreprise. Dans le second cas, l’expert-comptable va étudier les chiffres, la rentabilité, l’environnement de votre entreprise, il lui est donc facile de vous expliquer la participation aux résultats … et parfois, il arrive à l’expert comptable de demander des rectifications.
L’expert-comptable du CSE peut aussi vous aider à comprendre la mise en place de l’accord ou sa renégociation en vous donnant des simulations, en mettant en avant les risques, en étudiant les clauses… cet accompagnement sera pris en charge par votre budget de fonctionnement (pour plus d'informations sur l'utilisation du budget de fonctionnement, -cliquez ici-).
Non, la participation est obligatoire, une fois que l'entreprise a plus de 50 salariés. Par contre, les politiques de groupe, les prix de transfert, la minoration de l'impôt, les choix de gestion (importants capitaux propres) influent sur le montant à verser et peuvent dans certains cas empêcher tout versement.
Si vous êtes intéressés ou si vous avez des questions, vous pouvez nous contacter au 01 30 09 88 68.
Une question ? Nous nous ferons un plaisir de vous répondre.