La subvention de fonctionnement doit être calculée en retenant comme assiette la masse salariale brute versée au niveau de l'entreprise. Si votre direction refuse de vous communiquer le montant de celle-ci c’est un cas de délit d'entrave (Cour de cassation, chambre criminelle, 15 mars 2016). Le CSE doit être en mesure de connaître et de vérifier la dotation effectivement versée par l'employeur. Il vous faut, pour cela, demander à votre entreprise la valeur de la masse salariale globale brute (et en cas de résistance, vous appuyer sur l'Inspection du travail).
Si malgré cela, vous n’arrivez pas à avoir le détail de calcul sachez que l’expert comptable qui va vous aider dans la tenue comptable de votre CSE peut et surtout doit vérifier le calcul. Il nous arrive assez souvent de rectifier les calculs et de demander pour les élus des compléments de subventions.
Prendre un expert comptable peut s’avérer utile si vous avez des doutes car la difficulté réside dans la masse salariale à prendre en compte.
A noter : si vous touchez plus de 153.000 € de subventions de fonctionnement + la subvention des activités sociales, vous devez obligatoirement nommer un expert-comptable.
Depuis le passage en CSE, pour connaître le montant de la masse salariale, il faut prendre la DADS (remplacée par la DSN - déclaration sociale nominative puis la N4S). Elle est obligatoire et bornée par la loi. Aucune entreprise ne peut nous dire "qu’elle ne la calcule pas et nous savons ce qu’il y figure". Elle est à la base des déclarations d’impôts sur le revenu pré remplies, donc sa fiabilité est importante. Cette base de calcul a été à plusieurs reprises validée par les juges du fond (Cours d’appel notamment).
Attention, si votre direction met à votre disposition du CSE des moyens, il faudra les enlever mais prenez garde aux dépenses à la charge exclusive de l’employeur…
Aujourd’hui, quelle masse salariale doit-on retenir ?
La Cour de cassation adopte une approche comptable qui valait pour les deux budgets de l'ancien CE. Il fallait prendre en compte dans la masse salariale toutes les sommes indiquées au compte 641 du plan comptable général « Rémunérations du personnel ». Cette référence au compte 641 permet de faire entrer dans l’assiette de la contribution patronale aux activités sociales et culturelles ou à la subvention de fonctionnement des sommes qui, en réalité, ne sont pas des salaires, notamment les indemnités de rupture (ce qui explique la résistance de certaines Cours d’appel et les nombreux débats qui en découlent entre les directions et les comités d’entreprise).
La Cour de cassation retranchait tout de même quelques éléments du compte 641 :
- les sommes qui correspondent à des remboursements de frais,
- celles qui, « hormis les indemnités légales et conventionnelles de licenciement, de retraite et de préavis, sont dues à la rupture du contrat de travail» (Cour de cassation, chambre sociale, 20 mai 2014),
- les indemnités transactionnelles, dans leur partie supérieure à celles correspondant aux indemnités légales et conventionnelles (Cour de cassation, chambre sociale, 9 juillet 2014),
- Les « sommes qui correspondent à la rémunération des dirigeants sociaux». A quoi correspondent ces sommes ? Seule la rémunération du mandat social est exclue de la masse salariale. A l’inverse, les salaires versés aux dirigeants de l’entreprise titulaires d'un contrat de travail doivent y demeurer (Cour de cassation, chambre sociale, 3 novembre 2016).