Le projet de licenciement économique collectif peut être mis en œuvre de plusieurs façons, sachant que son contenu est identique :
- soit intégralement par la voie négociée aboutissant à un accord majoritaire (la Dreets a 15 jours pour homologuer);
- soit intégralement dans le cadre d’un document unilatéral élaboré par l’employeur (la Dreets a 21 jours pour homologuer);
- soit dans le cadre d’un accord majoritaire partiel (portant a minima sur le PSE) complété par un document unilatéral.
L’entreprise est libre de choisir d’ouvrir ou non une négociation.
Consultation du PSE
le CE doit être informé et consulté sur deux points :
1- sur le projet de restructuration
2- sur la réduction des effectifs : le PSE
A défaut d’avoir été régulièrement consulté, le projet de licenciement économique collectif ne serait pas validé ou homologué : la régularité de la procédure étant l’un des éléments d’appréciation du DRIEETS.
La procédure débute par la convocation du comité d’entreprise à une première réunion d’informationsur le projet de restructuration. La convocation est adressée au moins 3 jours avant la réunion. Préparez vous avant, pensez à prendre contact avec un expert comptable, un avocat, vous en aurez besoin, ne vous privez pas (d'autant plus que l'expert-comptable est la charge de l'entreprise).
Dès la première réunion (R1), les éléments précis doivent être communiqués. En aucun cas, vous devez accepter des éléments incomplets ou imprécis. Vous devez, dés le début, pouvoir comprendre et proposer des avis et suggestions à partir des éléments communiqués. A défaut, le PSE est nul et doit être recommencé au début. L'administration va vérifier que, durant toute la procédure, le comité d'entreprise a bien été informé, consulté et réuni.
En cas de nomination d'un expert comptable, les délais de la mission étant très serrés, l'entreprise doit le plus rapidement possible transmettre les informations demandées.
- 2 mois si les licenciements envisagés portent sur moins de 100 salariés
- 3 mois si les licenciements portent sur plus de 100 salariés ou moins de 250 salariés
- 4 mois si les licenciements portent sur plus de 250 salariés
Le délai peut être augmenté ou diminué par accord de méthode.
Il s’agit d’un délai maximal, ce qui veut dire que les avis du CSE peuvent être rendus plus tôt si la situation le justifie. Nous conseillons aux élus de ne pas diminuer les délais. La négociation du PSE demande plusieurs réunions et de nombreuses préparations avant : ne vous faites pas avoir !
La loi indique que : "Dans le délai fixé par la loi, les deux réunions minimum du comité d’entreprise, espacées d’au moins quinze jours, et le cas échéant du comité central d’entreprise doivent être organisées", ca ne suffit pas, il en faudra beaucoup plus.
Au fur et à mesure, les élus du comité social et économique doivent formuler des suggestions et des améliorations sur les mesures envisagées. L'employeur doit en tenir compte, les étudier et donner une réponse motivée sur ces modifications. Attention : de plus en plus la jurisprudence vérifie comment l'entreprise régit face à ces propositions. Ne pas en tenir compte peut nuire à la suite de la procédure.
[notice]Attention : A l’expiration du délai, l’absence d’avis du CSE régulièrement consulté ne suspend pas la procédure et le CSE est réputé avoir été consulté.[/notice]
L’employeur peut mettre en œuvre les reclassements internes dès lors que la consultation du CSE est pris en compte. Toutefois, en cours de procédure d’information-consultation, la loi permet à l’employeur de mettre en œuvre de façon anticipée les reclassements internes, avant même que le plan de sauvegarde de l’emploi soit finalisé. Pour cela, il doit préalablement obtenir un avis favorable du comité social et économique.