Grève « à la japonaise » chez Shiseido, à Ormes et Gien
Les salariés sont sortis, durant leur pause déjeuner, montrer leur mécontentement devant le peu de communication liée au PSE. Ils ne font pas grève mais arborent un brassard noir.
Publié le 17/06/2021
Les salariés des sites de production de Shiseido d’Ormes et de Gien (les seuls sites européens du groupe cosmétique japonais) ont montré leur mécontentement, ce jeudi 17 juin midi, lors de leur pause déjeuner, devant leur lieu de travail. Selon les manifestants, ils étaient 150 au total, sur 600 salariés.
Ce mouvement est né de la base, afin de soutenir les élus du comité social et économique en négociation, depuis mai, avec la direction. Un plan de sauvegarde de l’emploi, portant sur soixante-huit postes (dont dix non pourvus) et 25 changements de contrat est en cours et doit être présenté à la Dreets (direction régionale du travail) le 12 juillet.
Un début de contestation
« Mais nous n’avons eu aucune communication de la part de notre direction et le CSE n’a pas le droit d’entrer dans les détails. Nous ne savons pas, par exemple, comment seront réparties ces 58 suppressions de postes sur les deux sites », témoigne l’un des salariés mécontents.
Des brassards noirs ont été distribués afin que le personnel puisse faire grève « à la japonaise », muni de ce brassard tout en continuant à travailler.
Un manque de communication
Contactée, la direction prend acte de cette « action pacifique » au moment où se déroulait un CSE extraordinaire dans le cadre du plan de sauvegarde de l’emploi, sans confirmer, cependant, la date butoir du 12 juillet. « D’autres réunions sont prévues, avec la volonté de maintenir le dialogue social. »
Quant au manque de communication, la direction met en avant une newsletter hebdomadaire.
Des réunions de présentation des nouvelles organisations seraient prévues.
Source : La République du Centre
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PSE dans le groupe Servier : 150 emplois menacés dans le Loiret
Un débrayage ce vendredi chez Servier à Gidy : les salariés dénoncent les conditions de mise en œuvre du plan de restructuration du groupe pharmaceutique qui prévoit de regrouper à Saclay (Essonne) les activités recherche et développement. 150 postes sont concernés dans le Loiret.
PSE dans le groupe Servier
C’est assez rare pour être souligné : une cinquantaine de salariés de Servier à Gidy (au nord d’Orléans) ont débrayé et distribué des tracts, ce vendredi de 6h30 à 9h30, aux portes de l’entreprise pharmaceutique. En cause : les conditions de mise en œuvre du plan de restructuration décidé par le groupe, et qui s’est déjà traduit par 150 départs volontaires l’an passé dans le cadre d’une rupture conventionnelle collective.
Une mutation à Saclay pour 150 salariés loirétains ?
Désormais, c’est un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) qui est en cours de négociation depuis le 25 novembre. Il s’agit en fait de regrouper l’ensemble des activités de recherche et de développement sur le futur site de Saclay, dans l’Essonne – un site actuellement en construction et qui doit être livré en 2023, pour un coût estimé à 377 millions d’euros. Près de 150 salariés de Servier dans le Loiret sont directement concernés par ce projet : 67 à Gidy et 80 à Orléans (sur le site rue Eugène Vignat).
Or beaucoup d’entre eux ne sont pas prêts à accepter cette mutation. « A l’heure actuelle, la moyenne d’âge à l’entité Biologie Servier est très élevée, explique Marie-Pierre Renaud, cadre à Gidy et élue CFDT au CSE (comité social et économique) : 67% des salariés ont plus de 55 ans. C’est très compliqué pour eux, qui sont en fin de carrière, d’aller à Saclay, avec une amplitude d’horaires énorme puisqu’il faut compter 3 heures minimum de trajet aller-retour, et que déménager là-bas leur coûterait très cher en pouvoir d’achat.«
Des départs inévitables, mais avec quelles conditions ?
Des licenciements paraissent donc inévitables. Or les mesures d’accompagnement financier et les propositions de reclassement externes envisagées par le groupe sont largement insuffisantes, estime Eric Martinez, délégué syndical CFDT chez Servier : « On ne remet pas en cause ce projet de regroupement de la R & D à Saclay, précise-t-il, car il y va de la pérennité de l’entreprise. Mais ce qu’on veut, ce sont des mesures d’accompagnement qui soient à la hauteur de l’engagement et de la fidélité dont ont fait preuve jusqu’à présent les salariés, et qui correspondent aussi à la dimension d’un groupe comme Servier. Cela fait 3 mois qu’on est en train de négocier, et la négociation n’avance pas.«
Marie-Pierre Renaud ne cache pas une certaine amertume : « Malgré ce PSE, le groupe Servier se porte bien. Les vraies valeurs qui ont longtemps été les valeurs du groupe, on se demande où elles sont passées : il y a une grande tristesse chez certains de mes collègues qui ont le sentiment d’être les grands oubliés de l’affaire. » Le PSE doit être soumis à la DDETS du Loiret (Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités) fin mars. « Il nous reste un mois pour négocier, cela va être compliqué« , conclut Eric Martinez.
De son côté, la direction de Servier se dit « étonnée » par cette mobilisation : « le groupe a toujours privilégié le dialogue social« , nous explique-t-on. Et d’ajouter : « la Direction a bien conscience que cette période de l’histoire de la R&D du Groupe peut être source d’émotion pour certains collaborateurs. Notre priorité est d’obtenir un accord qui soit le plus équitable possible pour l’ensemble des salariés concernés et ainsi les accompagner avec des mesures appropriées dans le but de favoriser leur mobilité au sein du nouvel Institut. » Le groupe reconnaît toutefois qu’ « un projet de PSE est également discuté dans le cas où certains collaborateurs ne souhaiteraient malheureusement pas rejoindre le nouvel Institut. » Dans le Loiret, le groupe Servier emploie au total environ 1 000 personnes réparties sur les sites de Gidy et d’Orléans.
Source : France Bleu Orléans
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Grève chez Servier : près de 150 emplois menacés à Gidy et Orléans
Les salariés du groupe pharmaceutique Servier, à Gidy, ont débrayé ce vendredi 25 février. Ils dénoncent les conditions de mise en œuvre de son projet de regroupement des activités recherche et développement, dans l’Essonne.
Une cinquantaine de salariés travaillant pour le groupe pharmaceutique Servier, à Gidy, ont fait grève ce vendredi 25 février, à l’appel de la CFDT. Ils se sont réunis, de 6h30 à 9h30, aux portes de l’entreprise.
Publié le 25/02/2022 à 18h03 La République du Centre
Si les négociations continuent à patiner entre les délégués du personnel et la direction de Servier, la CFDT appellera de nouveau à la grève.
Ils déplorent les conditions de mise en œuvre de son projet de regroupement des activités recherche et développement (R&D), au sein de l’institut Paris-Saclay, dans l’Essonne. Un investissement de377 millions d’euros. Le nouveau bâtiment doit être livré au printemps 2022. Près de 150 salariés loirétains sont concernés par ce déménagement : soixante-sept à Gidy et quatre-vingts à Orléans.
Comme l’explique Éric Martinez, délégué syndical CFDT Chimie-Énergie Centre-Val de Loire et élu au comité social et économique de Biologie Servier, « dans le groupe Servier, la recherche et développement concerne quatre sites : Biologie Servier, à Gidy (67 salariés, en plus des 800 des laboratoires Servier industrie) ; Technologie Servier à Orléans, rue Eugène-Vignat (270) ; l’institut de recherche Servier (550) et l’institut de recherche internationale Servier (750), dans les Hauts-de-Seine.
Une rupture conventionnelle collective en 2021
En 2021, déjà, la direction a mis en place une rupture conventionnelle collective, visant à supprimer 20 % des postes dans le secteur recherche et développement.
Les précisions d’Éric Martinez :
« Cette rupture conventionnelle collective a été prononcée en mai 2021. Environ 10 % des collaborateurs l’ont acceptée. Cinq personnes à Gidy et trente-sept à Orléans sont parties, au 30 septembre 2021. »
Une mutation ou un licenciement économique
Le 25 novembre 2021, la direction a annoncé le regroupement à Paris-Saclay, associé à un projet de plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) et de licenciement collectif pour motif économique, proposé aux salariés qui ne souhaitent pas rejoindre le nouvel institut.
Ces derniers doivent faire leur choix d’ici avril 2022. Or, à Gidy, beaucoup ne sont pas disposés à accepter cette mutation, comme l’explique Éric Martinez :
« 67 % des salariés ont plus de 50 ans. 50 % ont plus de trente ans d’ancienneté. Un départ à Saclay implique onze heures d’amplitude horaire – trois de trajet et huit de travail –, des risques psycho-sociaux, des risques en matière de santé, de sécurité… »
De fait, la CFDT demande l’instauration d’une période d’adaptation, ce que ne veut pas la direction.
Les négociations patinent
Si le personnel refuse de quitter le Loiret, trois possibilités s’offrent à lui : un reclassement interne ; un départ à la retraite anticipé ; ou un reclassement externe – impliquant un licenciement économique –, à travers une formation, un CDI dans une autre société, une création ou un rachat d’entreprise.
Mais depuis trois mois, les négociations sont « stériles » selon le syndicaliste :
« Le cœur du réacteur d’un PSE, c’est l’humain. C’est lui qu’il faut considérer. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Les mesures d’accompagnement financier et les propositions de reclassement proposées par Servier sont loin d’être à la hauteur d’une entreprise pharmaceutique de ce niveau. »
La CFDT déplore notamment le délai de neuf mois entre le moment où les salariés prendront leur décision et celui où ils seront licenciés. « Dans le cadre d’un reclassement externe, la direction refuse la suspension du contrat de travail, ce qui permettrait pourtant aux salariés de pouvoir rebondir plus facilement », explique Éric Martinez.
La direction se dit « étonnée » de la mobilisation
La direction du groupe pharmaceutique confirme le projet de PSE, en précisant qu’elle souhaite que « tout le monde » puisse retrouver son poste, à Saclay.
Elle se dit « étonnée » de cette mobilisation et assure avoir « toujours privilégié le dialogue social » avec ses représentants du personnel :
« Nous avons conscience que cette période de l’histoire de la R&D du groupe peut être source d’émotion pour certains collaborateurs. Notre priorité est d’obtenir un accord qui soit le plus équitable possible pour l’ensemble des salariés concernés. Et, ainsi, les accompagner avec des mesures appropriées dans le but de favoriser leur mobilité au sein du nouvel institut. »
La poursuite du mouvement social ?
Le PSE doit être soumis à la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités du Loiret, fin mars 2022.
« Si les négociations n’aboutissent pas, nous poursuivrons notre mouvement social », affirme Éric Martinez.
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